70 ans après la chute de Dîen Bîen Phu, Pierre Servent n’exhume pas cette bataille indochinoise à seule fin de sacrifier au rituel classique des anniversaires, mais se penche sur les enseignements qu`elle a encore à nous livrer, y compris pour aujourd’hui. L’auteur y détecte le même " mal français ", et les grands travers hexagonaux qui ont favorisé l`échec : querelle des chefs alors que le conflit fait rage, désajustement entre le pouvoir politique et la sphère militaire, même arrogance qui conduit à sous-estimer l’ennemi et à se surestimer, même goût pour l’idée toute faite au lieu d’une approche par la réalité du terrain, même refus de prendre en compte les signaux faibles ou forts de danger émis par les officiers du renseignement, même insouciance permettant aux ennemis de connaître les plans à avance, même décalage permanent entre les ambitions et les moyens dévolus, même légèreté politique empêchant de faire montre d’une continuité dans l’effort.