En 1805, après avoir défait les troupes coalisées des empereurs d'Autriche et de Russie à Austerlitz, les Français s'emparent de Vienne et abattent l'Autriche. La ville n'étant pas destinée à être occupée à long terme, elle échappe à l'œuvre de « libération » de la France révolutionnaire et impériale - mais la seule présence des Français dans ses murs suffit à convaincre les élites de la nécessité de réformer une monarchie qui ne répond plus aux enjeux d'un monde passé de la féodalité à la modernité en une seule décennie. Et ce sont les villes qui aspirent le plus à cette modernité : par les cultures et les opinions qu'elles charrient, elles jouent un rôle considérable dans le mouvement des pensées et leur transmission. En occupant Vienne, puis d'autres cités par toute l'Europe, les troupes de Napoléon, leurs officiers et leurs administrateurs savent qu'ils doivent faire face aux défis des grandes explosions sociales.